Le créateur hongkongais est venu présenter à Paris sa collection Homme, Printemps/Été 14. Puissamment inspiré par le film d’Alan Parker, Birdy, il se plait à envisager un univers d’hommes-oiseaux. Pas tout à fait en cage, pas tout à fait libres, ils tendent à s’affranchir de leur condition. Quelques détails de la silhouette démontrent cet inusuel état. Epaulés rondes, découpes, évoquent l’animal avant l’envol.
Un jeu de matières ravive cette allusion aux volatiles. Une des chemises de la collection présente des aplats de diverses matières.
Les coloris juxtaposés de manière spécifique donnent l’illusion d’optique d’un plumage. Là, le col et sa forme atypique, effilée et pointue, s’apparentent à un bec.
Plus loin, les rayures imprimées d’une chemise, présentées en opposition, entretiennent cette illusion de cage.
Cet organza de coton avec ses tissages de rayures, ton sur ton, traduit poétiquement cet inextricable absolu de liberté.
Le mix des coloris, du pastel aux couleurs intenses, est une invitation à envisager l’oiseau de paradis. L’oiseau idéalisé, exotique ou non, est comme une évocation de l’âme, appelée à être libre.
Les chaines sont présentes, matérialisées par des bijoux divers, mais il importe peu, elles sont déjà rompues.
Titi Kwan s’ingénue à rendre la mode masculine plus créative, ludique. Pour autant, il ne se départit pas d’un style affirmé, presque sans concession. Il joue de son talent, s’amuse des limites imposées par le vêtement. Une redingote noire parait chez lui en un premier temps classique puis soudain se révèle. Au regard attentif, il est permis de voir un zip dans le dos. En un instant, celui-ci scinde la pièce en deux et ‘libère’ une veste courte. La notion de surprise transparait comme si la vie offrait indéniablement des échappatoires,..
Les pantalons, les shorts, offrent un panel impressionnant.
Du slim très prêt du corps, à un pantalon à pinces très 80, du short long à un autre très court, chacun devrait retrouver ses références et pouvoir satisfaire ses choix esthétiques.
En deçà de la mode, transparait une poésie, un concept. Indéniablement, Titi Kwan s’affranchit des diktats ennuyeux et crée d’une belle manière.
Crédits photo Cristofoli Press, Sofia LAFAYE