UN ŒIL SUR LE MUSIC-HALL
1966-1976, dix ans de music-hall à travers l’œil du photographe Jacques Verrier
Du 28 février au 30 juin 2013, le public de l’Olympia aura le plaisir de découvrir une exposition inédite des photos en noir et blanc réalisées par le photographe Jacques Verrier qui de 1966 à 1976 a su saisir la quintessence de l’esprit du plus célèbre des music-halls. Drôles, surprenantes, émouvantes, ce sont près de cent photos qui seront ainsi exposées pour la première fois dans le foyer du bar de l’Olympia. Des images où la scène laissait alors place à des premières parties où vedettes anglaises, américaines et attractions côtoyaient des artistes célèbres. D’aucun pourrait penser que cet esprit Music-hall appartient au seul passé, alors qu’il trouve aujourd’hui une résonnance toute contemporaine à l’Olympia sous l’impulsion de son dirigeant actuel, Arnaud Delbarre, qui depuis dix ans a réintroduit les premières parties dans la programmation.
Jacques Verrier aimait photographier les premières parties de l’Olympia pour capter à la foisle professionnalisme et l’esprit de ces artistes issus de la famille du cirque et du music-hall qui se donnaient tout entier à leur art. Alors qu’il avait l’œil rivé sur son objectif, plus rien n’existait autour, il faisait une totale abstraction du bruit, du public, pour se concentrer sur la performance délivrée par l’artiste, espérant en retranscrire au mieux l’émotion et le spectaculaire.
Paula Birèche-Verrier, photographe et ancienne assistante de Jacques Verrier, a pensé cette exposition comme un parcours thématique autour de 36 panneaux qui mettent en scène tous ces artistes, célèbres ou non, nationaux et internationaux, et permettre ainsi de mieux ressentir l’ambiance qui régnait alors à l’Olympia. Elle débute par une photo de Jacques Verrier et de Johnny Halliday qui montre l’intensité du photographe dans sa volonté de saisir parfaitement l’artiste dans son jeu ; un hommage à celui qui fut le photographe de Johnny sur ses tournées. Suit une photo de ce fronton aux néons si mondialement connus pour une série de récitals donnés par Charles Trenet en 1971. Une photographie emblématique puisqu’on y voit tous ces artistes qui assureront la première partie, et alors qu’on fête en 2013 le centenaire du fou chantant. Le public découvrira également des photographies inédites de Liza Minnelli, Salvatore Adamo ou encore Michel Sardou, des artistes qui sont de retour sur la scène de l’Olympia au printemps, respectivement le 5 mars, les 26 et 27 mars et du 7 au 12 juin. Et bien sûr, cette exposition est l’occasion de (re)découvrir tous ces numéros de magie, d’acrobaties, de ballets, de numéros insensés et les présentateurs !
Jean-Michel Boris, ancien directeur artistique et directeur de l’Olympia, se souvient : « On prenait le spectateur par la main dès son arrivée dans la salle et on ne le lâchait plus. Un petit verre au bar. Un programme. Une photo dédicacée. Un monocycliste. Un découpeur de donzelle. Un débutant. Un raconteur d’histoires. Un petit chanteur qui avait un ou deux succès en radio. Entracte : bonbons, caramels, esquimaux, chocolats. Puis l’orchestre, la grande vedette. Et parfois, une dernière petite bière ou une poignée de cacahuètes pour le métro du retour. » (Extrait de l’ouvrage l’Olympia, 50 ans de Music-Hall)
Pour Arnaud Delbarre, Président directeur général et directeur artistique de l’Olympia, l’esprit Music-hall n’a pas tiré sa révérence : « Il existe un véritable lien entre ces grandes heures du music-hall, que les photos de Jacques Verrier ont su si bien retranscrire, et le futur des salles de spectacles. Aujourd’hui, les longs récitals sur plusieurs semaines se font rares. On revient aux premières parties et je parie sur l’émergence de nouvelles formes de spectacles où les artistes seront retrouver cette énergie, cette effervescence et cette idée du melting-pot chère au music-hall. »