« Do Not Disturb »: Cluzet et Attal in Love
Au plein cœur de la torpeur estivale, j’ai pu assister à la projection de presse du nouveau film d’Yvan Attal. Après « ma femme est une actrice » et « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », c’est la 3e comédie du réalisateur. Le film est un remake de Humpday (de Lynn Shelton, 2009) primé au festival de Sundance.
Le pitch : Un soir, Jeff débarque sans prévenir chez Ben. Pour célébrer ces retrouvailles et distraire son vieux copain de sa vie rangée, Jeff l’entraîne dans une fête. Sur place, une discussion évoque un festival de porno amateur et l’idée prend vite l’allure d’un pari : Jeff et Ben coucheront ensemble sous l’œil d’une caméra. Ce n’est ni gay ni porno, ce sera de l’Art ! Le lendemain, impossible de se dégonfler. Rien ne les arrêtera, sauf peut-être la femme de Ben, l’hétérosexualité ou certaines questions mécaniques…
Yvan Attal confie : « Ce qui m’intéressait, c’était de mettre en scène la sexualité et de parler des questions qui s’y rapportent, sans jamais être embarrassant, même quand la situation se corse… La sexualité est toujours une chose qui nous enferme, qu’on ne remet jamais en question… On se croit libre et sans tabou et on se rend compte qu’on est loin du compte. Surtout les hommes. J’ai l’impression que les femmes connaissent leurs désirs. Pour elles, assumer leur sexualité n’est pas une remise en question de leur identité. Chez les hommes c’est plus compliqué. »
Au casting, une Charlotte Gainsbourg lesbienne et tatouée, une Laetitia Casta étonnamment juste et très surprenante (Falbala semble bien loin..) et un François Cluzet toujours aussi bon. Yvan Attal qui porte à la fois la casquette d’acteur et de réalisateur est une fois de plus très affuté. « Do not Disturb » est une comédie déroutante. Les scènes sont bien filmées, les prises de vue offrent de belles images. On pourrait croire qu’évoquer le porno entre deux hétéro donnerait des propos vulgaires, que les thèmes du couple, du duo d’amis seraient du vu et revu mais ce n’est pas le cas. La scène finale est tout simplement culte mais je ne vous en dit pas plus.
Au final : un film drôle, déroutant, qui joue avec les tabous et les non dits.
« Do not Disturb »
D’Yvan Attal
1h28
En salles le 3 octobre
Julien Tissot
[email protected]