Pierre Cardin ou le génie du vêtement.
Pierre Cardin faisait son grand retour à la tête de la création de la marque éponyme. Et quel retour ! Avec une collection composée de 138 looks soit plus de 30 minutes de défilé, le créateur a démontré qu’il était encore capable de surprendre et plutôt deux fois qu’une.
C’est dans le hall du palais de la Bourse que s’est tenu ce défilé attendu par tous. Certains pensaient même que cela allait être une présentation. Il est vrai que le défilé chez Pierre Cardin était dans un ambiance plutôt détendue et bonne enfant. Des modèles souriants (bien qu’assez dénudé) jouant avec l’assemblée et les photographes choisissant la voie de l’humour pour présenter des vêtements pour le moins futuristes.
Rappelant fortement la mode de Star Trek (lunettes de rigueur), les looks étaient absolument fous et une chose est sûre c’est que Pierre Cardin n’a pas fait les choses à moitié en proposant des matières aussi excentriques que le PVC ou le latex sur certains. Il revisite l’ensemble de la garde robe masculine des costumes trois pièces portés avec une cravate simplement nouée aux capes (avec fermeture par *clips*), de la maroquinerie aux bagages, des looks de printemps au color blocking maitrisé, avalanche de motifs, de matière et de coupes (que je ne peux citer ici de manière exhaustive…) le tout sur un ton assez léger, le final reste la chose qui m’a le plus marqué. En effet, non content d’avoir présenté une multitude de créations toutes plus folles les unes que les autres, Pierre Cardin a choisi de finir par des combinaisons près du corps en velours ou en sequins portées sans sous-vêtements. Et puis le rappel : les modèles masculins se mêlent aux modèles féminins elles aussi vêtues de créations surfant sur cette vague futuriste/martienne instaurée tout au long du défilé et Monsieur Pierre Cardin pour clore ce cortège incroyable, saluant un à un les invités du premier rang (dont j’avais la chance de faire partie).
Pierre Cardin a donc démontré lors de ce défilé qu’il n’a rien perdu de son génie créatif et de sa sensibilité artistique. Véritable avant-gardiste, il se pose à contre courant de ce que l’on a pu avoir jusqu’ici concernant la mode masculine, défilé à mi-chemin entre la rêverie et la performance, sur ainsi de marquer les esprits pour un moment (si cela n’était pas déjà fait par son travail antérieur).
Mary Yasmine Arrouche