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Picon fête ses 175 ans avec Lorant Deutsch

by pascal iakovou
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Picon fête ses 175 ans ! A cette occasion, l’acteur et écrivain Lorant Deutsch a redessiné en exclusivité 3 bouteilles de la marque, dans un style « Bobo-Rétro-Vintage » pour une édition en série limitée.

Interview de Lorant Deutsch
Votre livre de chevet?
« « L’Histoire de France » de Jules Michelet ; parce que c’est ce qui m’a donné envie de découvrir l’Histoire. Michelet est un auteur à caution, parce qu’il ne faut pas le croire lorsqu’il raconte son Histoire. D’ailleurs, il ne faut croire personne qui raconte l’Histoire de France. L’Histoire de France n’est pas une matière dure, ça n’est pas un fait, c’est un éclairage, une orientation. La vérité est dans la distance qu’il y a entre ce qu’on présente et celui qui présente. La vérité réside dans le «  qui » et « pourquoi » la personne dit ça. C’est passionnant ! »

Votre auteur fétiche?
« Céline »

Votre mentor ?
« Une idole : Le chevalier Charrette, anti-héros, mort pour ses idées croyant en la justice avec foi. Il était animé par une puissante fidélité à ses idéaux et il en est mort. Je crois qu’aujourd’hui ce personnage est digne de réhabilitation. »

Plutôt soirée mondaine ou dîner entre amis ?
« Dîner entre amis »

Avec « Métronome », vous nous avez fait revivre l’Histoire de France au détour des stations de métro, cela a-t-il été l’occasion de découvrir des lieux secrets ou atypiques, des bars parisiens ?
« J’aime les bars comme L’Armagnac, avec du zinc, des carrés de faïences au sol datant des années 20 ou 50.
J’ai la chance d’avoir une grande amie, Sophie de Suzanne, mariée à Richard.
Ils possèdent 7 bars dans Paris : L’Autobus impérial, Le n’importe quoi, ils ont également des tavernes, le Saint Georges rue du Faubourg Montmartre, Les Dock près de l’Opéra…Je traine souvent dans ses bars.
Souvent la mémoire parisienne se trouve au comptoir.»

Votre bar préféré dans Paris ?
« Je vais faire une infidélité aux brasseries parce que j’adore les brasseries et leurs bars avec leur comptoir en vieux zinc…
Mes bars préférés sont les bars de Palace (ex : celui du Georges V ou du Lutetia). Ce sont des endroits feutrés, très chics, avec leur côté surannée, belle époque … On y croise une clientèle assez particulière, de la vieille habituée à l’homme d’affaire de passage.
Il existe pas mal d’endroits pour rêver.
Céline se pose sur la terrasse d’un café et dit : « on voit passer tout Paris dans les bars ».

Votre moment Picon ?
« Au bar « Doria » : Plus jeune, j’allais à la pêche avec mon père, on partait très tôt le matin et on s’arrêtait chez « Doria » et mon père prenait toujours un Picon.
C’est en toute vérité, mon moment Picon bière ! »

Vous avez signé trois bouteilles Picon à l’occasion du 175ème anniversaire de la marque, votre inspiration ? un artiste, une époque, un souvenir ?

« Pourquoi ces personnages ? « Salopette de l’ouvrier », « Nappe rouge et blanche » et « Garçon de café » car c’est le coté rustique de cette France un peu pastorale, immémoriale, qui se rassemble autour du clocher. Ici on est dans un café et la nappe est rouge et blanche. C’est la bonne tablée. Et si tout disparaît, si même la salopette disparaît, on peut maugréer et se réconcilier autour d’un bon Picon.

La bouteille Picon, c’est un peu comme une bande son pour moi, qui a accompagné toute mon enfance et mon adolescence avec mon père et le rapport avec le bar. Le cafetier, celui qui tient le bar c’est celui qui a toujours été chargé de porter les nouvelles, qui était un peu le lien social, avant qu’il y ait l’instituteur dans les campagnes : il y avait le cafetier, le boucher, et le curé. Le curé détenait la science, le boucher détenait la richesse et la force, c’était un peu la corporation des bourgeois. Le cafetier, c’est un peu celui qui portait les nouvelles, celui qui tissait les liens d’un « pays »à l’autre. Donc on le regardait un peu d’un mauvais œil car il apportait les nouvelles de l’extérieur, mais en même temps on avait besoin de lui pour savoir ce qu’il se passait. Le café a pour moi cette valeur très importante, indispensable pour relier un pays, les villages. Et dans ce café il y a les immémoriaux depuis le XIXème siècle et Picon fait partie de ces immémoriaux. C’est un peu comme un catafalque, c’est le garde du sanctuaire. »

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