Avec Éclats de chantier, Corinne Dauger, peintre et photographe, poursuit sa quête du désir. Inspirée par une année de reportages sur les plus grands chantiers du monde, elle présente dans l’atelier du chef étoilé – Guy Martin, un ensemble de peintures sur argent et d’impressions photographiques, qui subliment la matière et offrent une autre vision du chantier. Lyrique et poétique.
Charpente du désir. Des escaliers de fer. Combinaisons oranges. Casques jaunes. Echafaudages massifs.
Et tendresse d’un regard, celui posé par Corinne Dauger sur l’âpreté d’un monde essentiellement masculin. L’artiste y décèle des matières, des couleurs et des structures, les extrait pour créer des compositions structurées par des lignes et des espaces bien délimitées. Oeuvres figuratives, souvent abstraites, elles se font à la fois l’écho de l’ambition humaine incessante d’édifier et de la solitude des hommes, voire de leur absence. Je suis fascinée par les grands chantiers, explique Corinne Dauger. A partir du chaos, je cherche à construire une harmonie, à partir de la matière brute des constructions équilibrées et raffinées. Ses impressions sur plaques d’argent Christophe, qui témoignent de toute la délicatesse de son trait, rendent particulièrement bien ce paradoxe.
Friction des genres. Des peintures de Corinne Dauger, on avait gardé le souvenir de silhouettes aux longues jambes, inconnues solitaires, perdues dans la lumière des villes. Héroïnes inspirées des films noirs des années 50 murmurant sur Video Games de Lana Del Rey, qu’il est trop tôt pour vieillir. Éternelles adolescentes plongées dans un monde urbain oppressant en quête d’un paradis perdu. Avec Eclats de chantiers,l’artiste parvient à confronter sa démarche construite autour des thèmes de la féminité et de l’architecture à la rudesse d’un monde masculin. Friction genres qui donnent naissance à des œuvres sensuelles, qui subliment la matière, interrogent ledésir. Le réveillent ?
Cerise sur le gâteau. Pour ne pas rester sur sa faim, l’exposition Eclats de Chantiers mène tout droit à la cuisine où les chefs de l’Atelier Guy Martin préparent un déjeuner « sur le pouce ». Loin, la gamelle et les casques de chantier ! Ici, on a la cerise sur le gâteau. Ganache, sablé au thé vert, crème anglaise, et le sourire de Blandine F, la chef du jour.
Une invitation à un voyage des sens, des saveurs et de l’émotion. Jusqu’au 10 avril 2012.
Pour en savoir plus :
Début avril à la Mairie du 3ème à Paris, Corinne Dauger présentera Alice in Ironland, inspirée par le chantier du Carreau du Temple.
www.eclatsdechantier.fr
www.atelierguymartin.com/