Les jeux sont faits… Pour la collection Azzaro automne-hiver 2012/13, Mathilde Castello Branco lance les dès et propose une partie pleine de fantaisie et de rebondissements, où surgissent en filigrane des clins d’œil à Loris Azzaro. Les cartes bien en main, la nouvelle directrice artistique de la maison s’amuse à confronter classicisme et modernité, rêve et réalité. Une Marisa Berenson impériale dans Barry Lyndon lui a inspiré cette idée du jeu de poker, dont on retrouve au figuré les symboles sur la maille, les imprimés et les accessoires, mais aussi le côté dramatique et nocturne sur des modèles à la sensualité à fleur de peau. Un gilet façon croupier mise sur l’association de l’opaque et de la transparence, allié à un pantalon smoking pour une silhouette graphique. Les robes du soir jouent le double jeu des matières : contraste du jersey et de la mousseline, ou d’un panneau richement brodé. Tels des mirages, des modèles en trompe l’œil sèment le trouble. Cols et nœuds semblent flotter sur le corps. Des strass brodés évoquent aussi bien les étoiles ou la pluie qu’un volant mystérieux qui se dévoile au détour d’une robe.
Autre présence ludique, celui du Lori, ce petit perroquet exotique au nom si proche de Loris. En version chrome, il se pose sur des perchoirs inattendus : hanche ou décolleté d’une robe, talon d’une chaussure. Tel un oiseau-œuf, il se décline également en sac précieux. Argent, marqueterie, émail, les accessoires sont de véritables bijoux. Les chaussures flirtent avec le fétichisme, version coquine des escarpins bourgeois ou bottes hautes en python argenté.
Jersey, satin souple, organza, mousseline ou laine smoking optent pour des drapés liquides, relevés par des associations osées qui évoquent l’essence du vestiaire masculin. La palette de couleurs évoque l’intensité d’une nuit grisante, l’énergie du bleu électrique ou du violet prune laissant place à la douceur d’une aube gris perle. Le rouge façon Guy Bourdin a toujours sa carte à jouer, allié à la gourmandise d’un rose fuschia lumineux.
Parti(e)-pris d’une sensualité assumée, cette collection affirme sans bluffer l’élégance troublante de la femme Azzaro.
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