Braquo saison 2 : les règles du jeu ont changé
De l’art de raconter la suite d’une série sans en dévoiler trop. En effet, j’ai eu la chance de voir en avant-première les premiers épisodes de cette nouvelle saison. La première saison avait été vraiment convaincante. Inutile de dire que c’est avec beaucoup d’impatience que l’on attendait cette suite. On retrouve donc nos quatre flics amochés dans une nouvelle aventure pleine de rebondissements.
Aux manettes deux très bons réalisateurs : Philippe Haïm et Eric Valette. A l’écriture : une pointure : Abdel Raouf Dafri, scénariste du film un prophète et de la série La Commune.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour une fiction de qualité et c’est le cas.
Venons-en au Pitch : la descente aux enfers empruntée par les membres du groupe du SDPJ 92 s’arrête au sommet d’une colline. Partis en croisade au nom de la mémoire salie de leur ami, ils sont cernés par les forces spéciales de la police. Fin de la première saison.
L’heure de rendre des comptes a sonné. Le conseil disciplinaire convoqué en urgence place Caplan en détention dans l’attente de son procès ; il risque dix ans de prison. Le conseil destitue Morlighem et Delgado de leur grade d’officier et les réaffecte à des postes subalternes de la police. Quant à Théo Vachewski, en raison de la coke trouvée à son domicile lors de la perquisition, il est radié à vie des effectifs de la police.
Désormais, chacun d’entre eux doit composer avec lui-même et tenter de retrouver un équilibre et un sens à son existence. Dans un lotissement pour riches en bordure de Paris, quatre hommes en assassinent douze pour mettre la main sur quatre cents kilos d’or.
Ces braqueurs sont d’anciens militaires revenus de l’enfer angolais pour se venger de ceux qui les y ont plongés. Lors d’une exécution de sang-froid, l’un des militaires est interpellé et incarcéré dans la prison où est détenu Eddy Caplan. On propose à ce dernier un deal simple : s’évader avec lui afin d’infiltrer les braqueurs.
En échange, Caplan se voit promettre une amnistie pour lui et les membres de son groupe. Désormais seul dans la nature, utilisé et finalement trahi, lâché par ceux-là mêmes qui l’ont mandaté, le groupe Caplan va progressivement se reconstituer pour engager le combat qui se joue désormais sur deux fronts : les flics et les truands.
Pour cette suite, Jean-Hugues Anglade est toujours aussi percutant. Il porte la série sur ses épaules. Braquo, saison 2 c’est toujours beaucoup d’action et de suspense. Cette série, c’est aussi l’apparition d’une galerie de personnages nouveaux : une mère juive criminelle, un bandit arménien, des trafiquants flamands. On retrouve aussi le gangster Serge Lemoine, joué avec beaucoup de charisme par Alain Figlarz. Le Bihan en patron de l’OCRB est encore impeccable. François Levantal, second rôle habitué des polars sombres figure aussi au générique. L’ambiance est toujours très sombre avec des décors de casse automobile, des appartements sinistres. L’intrigue explore les hautes sphères du pouvoir, c’est la vraie originalité de cette suite.
Au final, Braquo saison 2, à cheval entre le polar noir et le western urbain poursuit le sillon tracé par la première saison.
Braquo saison 2
A partir du lundi 21 novembre
Sur Canal +
8 épisodes de 52 minutes
Créée par Olivier Marchal et écrite par Abdel Raouf Dafri avec Edgar Marie, David Defendi, Philippe Haïm et Eric Valette
Réalisée par Philippe Haïm (épisodes 1 à 4) et Eric Valette (épisodes 5 à 8).
Avec Jean-Hugues Anglade (Eddy Caplan), Nicolas Duvauchelle (Théo Vachewski) , Karole Rocher (Roxane Delgado), Joseph Malerba (Walter Morlighem), Samuel Le Bihan(Gabriel Marceau), Hubert Koundé(Jonas Luanda), Alain Figlarz (Serge Lemoine), Geoffroy Thiebaut (Roland Vogel)…
Julien Tissot
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