« Tu seras écrivain mon fils » de François Bégaudeau.
L’auteur d’ « Entre les murs » revient pour cette rentrée littéraire avec un petit opus malicieux. Dans ce petit essai de 123 pages, Bégaudeau nous livre sous forme de lexique les pistes pour devenir un « vrai écrivain ». Tout cela, on s’en doute, en utilisant le second degré. L’exercice est jubilatoire car Bégaudeau fait preuve d’autodérision. L’auteur démonte les grands mythes de la littérature et désacralise la place de l’écrivain dans la société avec beaucoup d’humour. Le petit monde de l’édition est aussi étrillé.
Quelques extraits savoureux :
« Tu seras un écrivain si tu parles comme un écrivain ; si tu parles de la façon dont le chœur estime que doit parler un écrivain ; si, répondant à une interview, tu puises dans le corpus de croyances, mythes, superstitions, qui depuis deux ou trois siècles ont érigé, sur fond de voûte céleste, une Déesse littérature »
Vocation
« Ecrire est une vocation de naissance. L’écrivain est appelé, comme le prêtre par Dieu, comme le professeur par le recteur d’Académie, comme Fadela Amara par Nicolas Sarkozy. »
Cœur
« On trouve peu de critiques qui soient également écrivains, sauf ceux qui sont également éditeurs »
Argent
« L’écrivain se contente du strict minimum : une table, un broc, une chaise, du papier, un ordinateur portable, la neufbox. Il a peu d’argent et ne cherche pas à en gagner. »
« Tu seras un écrivain », François Bégaudeau
Bréal, 13.90 euros
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Julien Tissot
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