Facebook m’a tuer
Alexandre des Isnards
Thomas Zuber
Paris, Ensoleillé,
Fête des travailleurs,
Dimanche 1er Mai 2011,
Après L’open space m’a tuer paru aux éditions Hachettes littératures en 2008, et comble de l’originalité, les auteurs Alexandre des Isnards et Thomas Zuber récidivent avec Facebook m’a tuer. On ne reviendra pas cependant sur l’affaire à laquelle le titre fait référence qui, hormi son aspect très médiatisé et la mauvaise orthographe bien que foncièrement à la mode sur la toile, n’a pas véritablement de lien ici. Le phénomène Facebook a encore frappé. Toujours lui ! On prend les mêmes (Facebook + 600 millions d’utilisateurs dans le monde), et on continue d’essayer de savoir/comprendre comment va – mais tellement mal – le monde…
On y observe en un peu moins de 300 pages des scénettes de vie et des portraits flash au vitriol qui donnent en spectacle nos incensés-indispensables-irréversibles rapports avec Facebook, Twitter, Meetic, Adopte et j’en passe et… (http://revelelescocus.com/).
L’idée : comme dehors, on a peur, alors de dedans, on fait croire aux autres et à soi que dehors, non-non, tout est sous contrôle (une actu riche en events, des potes tellement dynamiques et cool dans tous les sens, une sélection Culture pointue toutes catégories confondues à (et visible sur) la page, un tsunami d’amants/maîtresses accessibles et faciles, des vacances d’enfer, un job ou des hobbies de killeuse/killer, une vie saturée d’updates, il-y-a même des gens qui likent nos vies…). Ce nouveau mode de vie, déjà unanimement adopté par la foule mais dont nous redoutons toujours (histoire de…) le changement et les conséquences catastrophiques pour l’avenir, oui-oui, s’injecte de l’ère numérique par intraveineuse comme « palliatif à la dimunition du lien social traditionnel » et pour redorer un peu son blason aussi. Ouais, les temps sont durs.
Et il est ma foi, vraisemblablement, du meilleur ton de s’interroger sur les angoisses et le malaise d’une génération puisque tout est là : à l’intérieur de la fameuse page bleue. Surenchère (sécuritaire) du moi. Usages, enjeux et séquelles de l’identité numérique. Passages, basculements et confusions de l’irréel au réel. Désorientation spatio-temporelle et perte de repères… Pourtant, une chose est sûre, PERSONNE ne veut en savoir plus.
J’ai testé. J’ai sorti le livre, ouvertement, et à plusieurs reprises, devant cette génération absolument névrosée et perdue. Dans des cafés conviviaux et festifs. Dans des soirées d’été. Dans des rames de métro. Dans la rue. J’ai même poussé le vice jusqu’à le tenir fier et droit, et le lire – à très grande proximité – de jeunes gens modernes concentrés sur un iPhone 4… Cela ne loupe pas, tout le monde – sans conteste – baisse la tête et fait profil bas. A croire qu’on a tous déjà un peu honte de faire semblant…
Alors je demande, sait-on jamais, bouteille-à-la-mer comme on dit, mais est-ce que ceux qui souhaitent gagner de l’argent (par les livres) pourraient nous épargner un peu en changeant de sujet ?
Elisa Palmer
Facebook m'a tuer
Alexandre des Isnards
Thomas Zuber
Editions NiL
18€
5 comments
aïe aïe aïe, aïe aïe aïe, aïe aïe aïe… et pourtant ça me donnerait presque plus encore envie de le lire.
merci,
karine
Les auteurs surfent un peu sur un phénomène pour gagner de l’argent, mais en même temps, comment leur en vouloir… ?
Cela fonctionne…
KP
Ce livre est dramatique.
« Alors je demande, sait-on jamais, bouteille-à-la-mer comme on dit, mais est-ce que ceux qui souhaitent gagner de l’argent (par les livres) pourraient nous épargner un peu en changeant de sujet ? »
Heu… C’est un peu cassant, ça, non ??? 🙂
Congratulations…
Dan
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Facebook-m-a-tuer…-Facebook-a-tout-change-_3639-1728436_actu.Htm
« T’es où ? Noémie et Nadia sont Chez Jeannette, un bar parisien. Grâce à une application de Facebook, utilisable sur les portables munis d’un GPS, elles signalent à tous leurs « amis » où elles se trouvent. Libre à eux de venir ou… d’éviter ce bar ! »
🙂
Aurélie
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