« Parce qu’aller de l’avant c’est avant tout suivre son propre cheminement, sans craindre ni les détours, ni même les retours. Place cette saison à une modernité empreinte de mémoire, de références et de liberté. »
Assister à un défilé de Marithé et François Girbaud est une expérience sans pareil, tant le couple de créateurs détonne. Des klaxons en bruit de fond en attendant le début du défilé nous mettent directement dans l’ambiance. Sur le thème de la mécanique des pignons, le couple de créateurs nous a offert un spectacle très inspiré à base de pièces casual plutôt faciles à vivre, distinguées et à la fois très simples.
Lignes épurées, looks variés, petites robes, jupes, vestes plutôt streetwear, short et pantalons ponctuent cette collection Printemps-Eté 2011, dont le style urbain explose dans toute sa splendeur.
Inspirés par le vélo, loisir faisant désormais partie intégrante du quotidien des villes, Marithé et François Girbaud réinventent un style moderne pour une nouvelle génération d’urbains à « l’allant joliment véloce ».
Gant de conduite aux mains, les silhouettes modernes empreintes de mémoire, de références et de liberté se succèdent, présentées par des mannequins s’amusant sur le podium et redéfinissent les codes d’une génération concernée et impliquée.
Les grands thèmes pour la collection Marithé et François Girbaud pour le printemps été 2011 se définissent par des coupes graphiques, des volumes changeants voire des géométries variables, le retour du denim et des teintes assez neutres. Lignes tube et stretch, fronces, rivets et lacets créent une ligne souple au gré des envies de celui qui la porte.
Le motif pignon, cet engrenage de vélo, se retrouve partout. Le cran orne discrètement de petites robes courtes structurées quand il ne fait pas carrément partie intégrante du vêtement sous la forme d’un détail. Là une poche rondement menée ou un ourlet déchaîné, plus loin une coupe en forme d’engrenage, ou encore une variation de revers chevillée aux pantalons : d’un aimant, d’un rivet, d’une attache élastique…
Le pantalon se métamorphose à souhait et devient pantacourt pour laisser entrevoir les chaussures lorsque le bas se rabat. Il se fait également sac en un clin d’œil. Pantalon et short se portent bretelles lâchées, n’entravant aucun mouvement.
Marithé et François Girbaud revisite les traditions et insignes en se réappropriant la mémoire collective. Références militaires et esprit universitaire se disputent la vedette dans un style plus personnel. D’un côté, les couleurs de la chasse sont très présentes quand de l’autre, bleu marine et polo sont profusion mais une constante : « le casual charisme aux codes résolument personnels ».
Le couple de créateurs aime les traitements d’avant-garde. Le denim se veut novateur grâce à la technique Wattwash™, traitement laser économique. Coton mélangé, matières plume et stretch créent des silhouettes sans contrainte.
A l’instar des mannequins s’amusant sur le podium, la mode doit être une joie perpétuelle, un vivier constant d’idées et non un cimetière. Et c’est ce que nous démontre le célèbre couple de créateurs. Brillamment.
Marie-Odile Radom