Servi par une scénographie magnifique, c’est à un spectacle à la fois poétique, étrange et violent que nous a invité Aganovich.
Des pièces blanches de twill de soie ou de coton forment la base de cette collection composée essentiellement de robes, ainsi que de blouses et de jupes. Sur cette blancheur vient se greffer des morceaux de damassé noir. Les silhouettes se font et se défont de manière chirurgicale, chaque élément est presque organique et se mêle à d’autres éléments pour former un tout. Un puzzle de pièces travaillé à la manière d’un artiste plasticien qui chercherait à sublimer un corps moderne libéré de ses limites physiques.
Puis vient l’imprimé, un imprimé de coquelicots fanés photographié par Irving Penn, un imprimé sublime et étrange. Sur la soie blanche, des détails reprise de la série « poppy » (1967-1970) retravaillés à la palette graphique, font penser à des taches de pétrole, à des éclats de sangs. Cette couleur, qui vient pour la première fois troubler les collections Aganovich est l’élément clé de ce voyage initiatique au frontière de la poésie, de la frénésie et de la peinture.
Discrètement brodés des phrases narratives de la collections sont cachés ça et là brodées par l’artiste Adriana Paice avec qui Aganovich débute une collaboration.
Pascal Iakovou