Les femmes qui lisent sont dangereuses
Laure Adler & Stephan Bollman
Editions Flammarion
Mars 2006
29€
Etre Une Femme – Michel Sardou
Je vous salue Marie – Les Fraternités Monastiques de Jérusalem
Paris, le 15 août 2010
Que penser d’un pareil cadeau? C’est la question que ce merveilleux temps de chien typiquement parisien m’a permis de soulever un 15 août. Et d’une pierre deux coups, je rendrais même presque hommage à la Vierge Marie, car – si vous ne le saviez pas déjà – Marie était tranquillement en train de lire quand l’archange Gabriel est venu lui annoncer la bonne nouvelle (Evangile selon Saint Luc). Malheureusement l’histoire ne nous dit pas si sitôt Gabriel reparti, elle a repris aussi vite – ou pas – son bouquin pour en continuer la lecture. J’ai tendance à vouloir penser qu’elle n’a perdu une seconde pour s’y remettre, mais peut-être que les choses sont différentes quand on vous annonce que vous allez devenir la mère du fils unique de Dieu, et que par ailleurs vous êtes déjà fiancée à Joseph.
Blagues à part, « Les femmes qui lisent sont dangereuses » interroge le rapport qu’entretiennent les femmes à la lecture dans l’art occidental à travers la peinture et la photographie. L’ouvrage ne renvoie à aucune règle de lecture. On y lit autant les textes que les images. On commence où l’on veut. Même par la fin (p. 146), si l’on apprécie la vision d’une certaine Marilyn en pleine lecture d’Ulysse de Joyce. Et on se demande (ou plus vraiment) ce que toutes ces femmes trouvent dans toutes ces pages. Ce qu’elles peuvent bien vivre – en elles – quand la Terre continue de tourner, que les autres continuent de travailler sur leurs dossiers, de sortir en club, de regarder Secret Story 4, de boire des verres de rosé, de faire du Power Plate dans leur salle de sport, d’aller chercher les enfants à l’école, de dormir leurs 8 heures quotidiennes… Mais oui, quelle est donc cette chose – sorte de phénomène « happant » – qui pose d’emblée un cadre spatio-temporel à tous égards « unique en son genre » entre paradis égoïste et fugue en solitaire? Et nous les femmes qu’y devenons-nous?
« Dès l’instant où elles envisagent la lecture comme la possibilité de troquer l’étroitesse du monde domestique contre l’espace illimité de la pensée, de l’imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles s’approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées. »
Et « messieurs les connaisseurs des mouvements intérieurs de l’âme et de la psyché, lire donne aux femmes des idées! Sacrilège. »
Un ouvrage à mettre entre les mains de toutes les femmes dangereuses, et plus encore celles en devenir.
Elisa Palmer
1 comment
Ces images sont-elles libre de droit???
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