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Carnets de voyage chez Kenzo pour le Printemps-Eté 2011

by Marie Odile Radom
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Pour le quarantième anniversaire de la Maison Kenzo, le directeur artistique Antonio Marras continue son hommage aux codes classiques de la Maison, notamment avec l’imprimé fleur. Le directeur artistique nous présente à travers sa collection Homme Printemps-Eté 2011, inspirée de carnets de voyage entre Paris et le Japon, un homme aux influences multiples mais profondément habité par l’esprit du voyage.

Dans la chaleur d’une matinée estivale, les notes d’une musique entêtante s’égrènent laissant apparaître les premiers modèles de cette nouvelle collection entre voyage onirique et voyage dans le temps. Antonio Marras a choisi de nous faire débuter notre périple par delà les océans dans une partition de bleus impressionnante et ce, dans la cour du Lycée Carnot, lieu mythique ayant abrité bon nombre de défilés de la Maison Kenzo . Le styliste nous propose une version très contemporaine du style marin, la marinière est réinventée en pull, tee-shirt. Les rayures horizontales et verticales se côtoient, se font larges ou minces, se multiplient sur les vestes, chemises et pantalons et habillent même certains sacs.

Bleu marine, bleu Klein et bleu ciel composent une première palette de couleur pour un homme multiple pour un retour sur le passé. Les silhouettes s’inspirent de celle d’un écolier portant béret, lunettes, pantalon court et cartable pour se diriger vers celle d’un ouvrier en bleu de travail se faisant costume. Le blanc et les bleus se combinent tout en douceur tout se faisant des infidélités à travers des associations plus colorées comme avec ce rouge intense sublimé en costume. On retrouve tout au long de ce défilé les codes de la marque (vestes trois boutons, matières naturelles, tartan Kenzo) mais ces codes sont modernisés. Le styliste n’hésite pas à utiliser des mélanges de fibres innovantes donnant un aspect un peu froissé aux vêtements mais tellement baroudeur. Cuir contrecollé avec jersey, coton chintze, lin, jeans et coton teint en pièces, le naturel reprend le dessus. La maxi fleur peinte imprimée réapparaît ici sur un flanc de veste ou là sur une jambe de bermuda tout en douceur et subtilité. Le costume se porte avec des sandales plates, le bermuda fait une grande percée pour redevenir un classique.

C’est aux confins du désert de sable que choisit de nous emmener ensuite Antonio Marras. Le beige et le camel côtoient des nuances de taupe, de sable, de corde et de l’écru.  De nouveau, le styliste n’hésite pas à bousculer son code couleur en les associant à un vert intense pour lequel il crée un costume inoubliable. Le créateur n’hésite pas à utiliser des patchworks mélangeant matières lavées et ouatinées. Il propose également un jeu de maille intéressant avec tricot jacquard et crochet fait-main. Les imprimés sont peints tels des aquarelles japonaises ou reprennent le carreau comme un leitmotiv incessant. L’imprimé animalier ou encore de paysage apparaît en touches subtils.

Et enfin, le styliste sarde choisit de terminer notre périple dans la ville en utilisant du gris bitume, du gris souris et de l’anthracite qu’il associe cette fois à du rose pour en adoucir les contours.

Le coton Prince-de-Galles tranche avec le coton chiné imprimé, les carreaux se font très présents pour un homme des villes qui aime être à l’aise dans ses vêtements mais chic. De nouveau, l’universalité des modèles est montré à travers le choix de femmes pour certains costumes. Le costume se fait plus précis et se part d’imprimés, le bermuda est toujours aussi présent et adopte le carreau. Les chemises cachent de grands imprimés tigre ou paysage.

Le créateur propose également de grands sacs, entre sac de voyage et sac de sport, dans l’esprit baroudeur chic véhiculé dans cette collection. Le bagage à main se veut pratique mais chic.

Antonio Marras continue de nous surprendre et de réinventer l’homme Kenzo tout en nous prouvant qu’il a parfaitement assimilé les codes de la Maison. Le styliste sarde propose même une combinaison homme-femme intéressante, certains mannequins féminins défilant en costumes qu’elles ont elles-même sélectionnés et qu’elles féminisent à grands coups de talons.

L’homme Kenzo reste un voyageur à l’image de son créateur et de son illustre prédécesseur. Que ce voyage continue encore pendant longtemps.

Marie-Odile Radom

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