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I Love America by Studio 55

by Marie Odile Radom
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X-Men, Captain America, Spider-Man (à l’époque l’homme araignée), la torche humaine… Si à ces évocations, vous frémissez sous les souvenirs de vos lectures adolescentes alors vous êtes comme moi ! D’aussi loin que je me souvienne, dès que mon frère avait fini de lire son exemplaire du comics Strange, je profitais d’un moment d’inattention de sa part pour le lire à mon tour. Et me forger une certaine idée de l’Amérique, pleine d’idéaux, de super-héros et de bons sentiments, la terre d’opportunités par excellence où tout devient possible. Et la source d’inspiration pour beaucoup d’artistes du monde entier. Si vous secouez la tête en acquiesçant en lisant ces mots, alors vous avez conscience de la puissance de cette culture exportée via le cinéma ou encore la télévision. Le pays qui a vu naître le graffiti exporte sa culture et ses super-héros dans le monde entier avec une force inimaginable qui ne cesse de croitre, il suffit de voir quelles sont les séries télé ayant le plus de succès ces dix dernières années.

Il est toujours intéressant de confronter le regard que l’on peut porter sur une culture qui nous a vu grandir en berçant notre imaginaire avec la réalité. Et c’est cette expérience que nous offre le Studio 55 Urban Arts Gallery. Le Studio 55 est une galerie d’art contemporain, spécialisée dans l’art urbain qui soutient la nouvelle génération des artistes issus du graffiti. Elle œuvre pour le rayonnement international d’un mouvement street-art français dynamique et en perpétuel expansion.

Du 05 mai au 02 juin 2010, il accueille l’exposition collective « I love America. Regards américains, regards sur l’Amérique » en résidence chez Pierre Cardin au 3, 5 et 9 rue de Duras à Paris. Cette exposition collective vise à marier les œuvres d’artistes urbains américains (Jonone, Jaya Bludeau, Native, Quik, Ezo, Paul Santoleri and Keith Haring) et européens (Speedy Graphito, YZ, ZEVS, Dizer, Alberto Vejarano, Cyril Anguelidis, Nick Walker, Sara Shamsavari, Zachary Havas, Fenx, Sébastien Leguen, Kathy Wolff, Studio 21bis et Nicolas Moreau) dans une évocation douce-amère des États-Unis. Et c’est un mariage plutôt réussi qui nous permet de comprendre ce qu’est réellement cette Amérique si attractive et si repoussante à la fois dans une évocation de tous ces petits symboles de l’Amérique, véritables pans culturels d’un pays sur le déclin. Parcourons quelques-uns.

 

Premier symbole : la bannière étoilée.
Tout pourrait être résumé dans l’oeuvre Yes, We can spray de Speedy Graffito. Car à elle seule, cette évocation de tout ce qui fait l’Amérique de Mickey au dollar en passant par Barack Obama, Captain America, Catwoman et le graffiti montre la puissance du mythe. Cette nouvelle bannière étoilée mixe très brillamment l’ensemble de ces petits bouts d’Amérique qui nous nourrissent et auxquels la bannière étoilée In God We trust de Jonone, pilier du street-art, fait furieusement écho. Tout comme le visage sombre et énigmatique de la bannière Open You Eyes America d’YZ dont le parcours est jalonné par sa rencontre avec New-York, ville emblématique. L’America de Dize semble presqu’irréelle à côté.
Second symbole : les marques Coca-Cola, Disney et MacDonalds
Les marques ont construit l’Amérique et sa culture. De Coca-Cola à son Santa Claus rouge à un Ronald Mac Donald bienveillant en passant par une souris promettant un monde merveilleux.
Liquidated Coca-Cola de ZEVS, l’un des pionniers du street-art français, rend « hommage » à l’hégémonie dégoulinante de cette boisson mondialement connue qui véhicule un véritable « American way of life » à travers l’image d’une marque forte. Image que l’artiste n’hésite pas à liquider.
Au travers d’une vitre, on peut observer le Ronald MacDonald du Studio 21bis inquiétant tel un épouvantail, symbole d’une nourriture uniformisée et aseptisée.
Troisième symbole : les super-héros.
Celui peut-être le plus fort. Entrons dans le monde du super héros. Auuuuuuuuuuuuuuuu Secours, Captain America ou Wonder Woman accourront pour vous sauver alors. Tout est dit à travers cette fresque monumentale regroupant tous les super héros réalisée par Nicolas Moreau. Nul besoin est d’en ajouter, cette peinture nous dit tout avec sa multitude de super héros (ou de losers) de bandes dessinées ou de dessins animés… Le Super G Surfeur semble être un véritable pied de nez au super héros flamboyant surfant sur la vague.
Quatrième symbole : New-York
Que ce soit par l’évocation de son monument le plus élevé par Nick Walker The Empire’s State ou bien de la Statue de la Liberté, New-York est omni-présente dans cette évocation de l’Amérique : Give me your tired, your poor, your huddled masses….
Mais l’oeuvre la plus saisissante reste celles de Paul Santoleri, artiste prolifique originaire de Philadelphie dont le souci du détail dans ses dessins en noir et blanc frise la perfection. Inspiré par la nature, l’artiste peint un univers surréaliste, des passiflores ou des méduses, pour adoucir l’architecture des villes. On en ressort presqu’happé dans ce monde, nouvelle mégapole plus naturelle, allégorie d’une ville tentaculaire.
Mais allez-vous faire une idée par vous-même. Vous verrez vous serez surpris, étonnés et attirés, peut-être serez-vous effrayés par tout ce que suggère cette exposition.
peut-être que vous sentirez toutes ces émotions que procure l’Amérique.
Studio 55 en résidence à Pierre Cardin 3, 5 et 9 rue de Duras 75008 Paris
Marie-Odile Radom

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Camille Salmon 28 mai 2010 - 0 h 46 min

Cool MO. hypra cool même.

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