ArtParis, qui a eu lieu du 18 au 22 Mars 2010, a été le premier grand événement d’art moderne et contemporain de l’année. Plus de 47 000 visiteurs, aussi bien acteurs de la communauté artistique internationale que clients, se sont pressés sous la verrière du Grand Palais pour découvrir les propositions artistiques des 114 exposants internationaux, faisant de ce salon un événement sans précédent sur le marché de l’art parisien.
Franck Sorbier
La 12ème édition de cette grande foire d’art contemporain a proposé cette année une formule inédite en permettant aux galeries qui le souhaitaient de coproduire leur stand en invitant des guests venant d’univers divers : mode, cinéma, média, musique, gastronomie, architecture. Une trentaine de galeries ont donc choisi de croiser leur approche avec d’autres acteurs, bien au delà des simples limites de l’art. Certaines collaborations coulaient de source comme celles entre galeries ou mêlant art et littérature comme la collaboration de Vanessa Suchar et de Marie Darieussecq. D’autres se sont avérées beaucoup plus étonnantes comme la collaboration inattendue de la galerie Pascal Vanhoecke et de Marc Dorcel Productions en prémices de l’exposition Sexe et Convenances 2 et dans une tentative de représentation de la sexualité dans l’art contemporain. Frank Sorbier, créateur haute couture a confronté son univers à celui de la Galerie Vieille du Temple dans une conversation plutôt réussie avec les œuvres de Guy de Malherbe et d’Hanna Haaslahti. La galerie Vu a invité le cabinet d’architecte Christian Biecher et Associés autour des dix photographes internationaux qu’elle expose.
Chéri Chérin
ArtParis+Guests a été également l’occasion de rendre compte du dynamisme de l’art contemporain au travers de sept plateformes géographiques et culturelles présentant les scènes artistiques émergentes. Ainsi, un continent et trois pays étaient représentés : l’Afrique, la Finlande, l’Indonésie et l’Ukraine. La plateforme Utopia/Dystopia replaçait Paris sur l’échiquier de l’art international avec son panel de galeries du Marais (Anne Barrault, Patricia Dorfmann, Frank Elbaz, Nuke, Odile Ouizeman et Chez Valentin) et un Appartement de Collectionneur avait été recréé par les soins des Galeries de la Rive Gauche (Downtown, In Situ-Fabienne Leclerc, Jousse Entreprise, Hervé Loevenbruck, GP&N Vallois). Visions proposait des œuvres de jeunes galeries européennes dans un étonnant cabinet de curiosités.
Gao Brothers - Miss Mao
La Galerie Nordine Zidoun, venue de Luxembourg, nous a proposé des artistes très visuels se jouant de l’optique dont Devorah Sperber, fascinée par le processus d’analyse visuelle de l’être humain, qui propose une œuvre en bobine de fil qui, regardée à travers le prisme d’une sphère en acrylique, se révèle être la fameuse langue des Rolling Stones. La maison cinétique proposée par la Galerie Leila Mordoch en partenariat avec Espaces 54 et Juliette Aittouarès comporte des tableaux des années soixante, des tapis, des meubles de Romain Minar, des sculptures, des objets de collection. Les toiles de Patrick Hugues nous donnent une leçon de perspectives et de mouvement et se jouent de notre vision des choses.
L’art chinois a été mis à l’honneur par la Galerie Albert Benamou à travers les sculptures des Gao Brothers ou de Choi Xooang.la Galerie Arte Contini a été l’occasion pour moi d’admirer les œuvres si reconnaissables de Fernando Botero et de contempler les œuvres organiques d’Enzo Fiore.
La plateforme « Afriques », orchestrée par André Magnin, a été l’occasion de découvrir un art en constante évolution, dynamique, coloré. C’est d’ailleurs un quasi sold-out qui a salué cette plateforme et la composition du congolais Chéri Samba à la manière d’Arcimboldo était très savoureuse. Et que dire des « Défis de la mondialisation » de Chéri Chérin entre discours politique et art naïf. Les masques de Calixte Dakpodan fait de ressorts semblaient porter un regard ironique sur les masques traditionnels.
La plateforme « Indonésie » nous proposait une collection intéressante à travers l’ensemble « The Grass Looks Greener Where You Water it » du collectionneur Deddy Kusuma.
ArtParis fut aussi l’occasion d’explorer plusieurs vanités aussi bien sur la plateforme « Indonésie » qu’à travers les galeries parisiennes.
Simon Procter
Cette édition a également donné la part belle à la photographie. On a retrouvé avec plaisir les photos animalières de Nick Brandt au stand de la Galerie A et les tirages de Vee Speers couplés au travail sans conception mais percutant de l’artiste chinois Zhang Peng au stand de la Galerie Acte2. Julia Gragnon nous offre quelques instants avec des icônes du 20ème siècle comme Serge Gainsbourg en mode Melody Nelson ou bien d’Yves Saint-Laurent en plein travail.
La Galerie Taiss nous offre une fresque magnifique de Simon Procter inspirée à la fois des œuvres de la Renaissance et de la danse contemporaine. Quant à la Galerie 64bis, les photos de Jessica Graig-Martin nous offre un regard sans concessions sur les travers des puissants et riches de ce monde.
Lorenzo Rudolf, directeur stratégique et commissaire général d’ArtParis + guests exprime le bilan en ces termes : « Nous avons inauguré cette année un salon d’art contemporain d’un genre nouveau en repoussant les limites des foires traditionnelles et en nous adaptant aux nouvelles pratiques des amateurs d’art contemporain. A nous maintenant de poursuivre cette évolution et de préparer une édition 2011 d’ArtParis+Guests encore plus internationale, encore plus qualitative et encore plus surprenante. »
On attend donc avec impatience la prochaine édition d’ArtParis+Guests, du 30 mars au 03 avril 2011, toujours au Grand Palais.
Plus d’informations sur www.artparis.fr.
Et en attendant, je vous ferais partager quelques artistes découverts là-bas à travers quelques focus.
Crédits photos :
Zhang Peng : with the courtesy of Acte2 Galerie
Plateformes L’appartement de collectionneur et Afrique : copyright Marc Domage
Foxy Brown by McCallum and Tarry : with the courtesy of Galerie Zidoun
Others photos : copyright Marie-Odile Radom
Marie-Odile Radom
