Felipe Oliveira Baptista Automne-Hiver 2010-2011

Felipe Oliveira Baptista nous prédit un hiver des plus rudes dans de vastes étendues arctiques. Et pour y remédier, le créateur originaire des Açores a élaboré une garde-robe multifonction, polyvalente, adaptée à toutes les circonstances afin d’adoucir les rigueurs d’un froid polaire dans des tons stricts bleus, noir, chocolat, blanc. Telle une exploratrice des temps modernes, la femme Felipe Oliveira Baptista se dote de lunettes, superpose les volumes et porte des robes très courtes chasubles à manches courtes, ou à manches longues et évasées, à encolure V ou carrée, à emmanchure américaine.

Dans le classicisme le plus pur, ces robes se parent de gilets ou de manteaux de fourrures afin de réchauffer l’ensemble. Le créateur a d’ailleurs utilisé la fourrure avec parcimonie.

Les robes chasubles se font soudainement plus arty, très graphiques mais dans un esprit follement rétro, dont certaines me semblent être une cousine très éloignée de la Robe Mondrian d’Yves Saint-Laurent. Mais le créateur semble avoir plutôt croisé la route du peintre Kandinsky. Quant au look immaculée robe chasuble blanche et bottes, comment ne pas y voir une référence au look Courrèges.

On peut déceler ici un bas de manche blanc thermo-soudé en une sorte de mitaines très futuristes tranchant avec le côté rétro du reste de la robe. Des détails de type scarifications de cuir, incrustations de matières à des emplacements « strate-chic » ont été ajoutés là sur une paire de bottes ou à même la robe.

Pour affronter le froid glacial lors de ces expéditions dans cette vaste, la femme Felipe Oliveira Baptista se chausse chaudement. Le créateur portugais la pare de bottes très hautes ou boots à franges blanches, grises ou noires, qui caressent la démarche à chaque pas .

Une sensation presqu’animale de s’emmitoufler.

Marie-Odile RADOM