Vous souvenez-vous de ces magnifiques photos d’enfants en pleurs présentées lors du Paris Photo ou de la FIAC Show-Off 2009 ? Bouleversantes, troublantes, ces photos d’enfants innocents qu’on a envie de prendre dans les bras pour atténuer leur peine.
Cette émotion nous est offerte par Jill Greenberg du 15 janvier au 27 mars 2010 à la Galerie Acte2. Cette photographe américaine a fait au cours des quinze dernières années des portraits de célébrités ainsi que quelques photographies de publicités. Son style est unique, empreint de réalisme et bien affirmé, avec une maîtrise de la lumière et un souci du détail constant. De ces années lui est resté un surnom : The Manipulator.
Son exposition à la galerie Acte2 est l’occasion de nous présenté un travail double autour d’une même thématique, le portrait : End Times et Portraits de singes.
End Times ou « L’innocent pleure le monde qu’on s’apprête à lui léguer ». Ces portraits d’enfant exprimant différents degrés de souffrance et de frustration vont au-delà de simples photos. Et ceci non seulement par le message politique qu’elles contiennent et aussi par la polémique qu’elles ont suscitée lors de leur parution auprès de quelques parents pudibonds. En effet, certaines personnes se sont offusquées que la photographe ait fait pleurer des enfants pour réaliser ses clichés et ont parlé de « Child Abuse ». Chacun de ses enfants représente un concept qui pleure l’état dans lequel notre génération le laisse aux autres : truth, earth… Jill greenberg est une photographe engagée qui n’hésite pas à utiliser des images choc pour faire prendre conscience des choses.
A travers la seconde partie de son exposition, la photographe nous force à porter un regard sur nous-mêmes à travers nos lointians cousins, n’en déplaisent aux créationnistes de tout genre. Les points communs entre les singes et nous ne sont jamais apparus avec autant de force et de drôlerie que dans ces portraits. « Dépité », « Misanthrope », « Blagueur », « Coupable », « Bavarde », « Pontifiant », « Stupéfait », « Persécuté », « Hautain », « Pote » : au-delà de l’anthropomorphisme évident et hilarant, les caractères et les émotions qui ressortent de ces portraits intimistes sont troublants car ils sont un miroir caricatural de nous-mêmes, sans notre vernis d’« êtres civilisés ».
L’auteur a photographié plus de trente singes d’une vingtaine d’espèces : ouistitis, mandrills, capucins, macaques, orangs-outans, chimpanzés. Ces photos sont à la fois drôles et tristes, elles sont sublimes en toute simplicité.
Je vous invite à courir voir cette variation sur le portrait, d’autant plus que la photographe expose peu à Paris et en France d’une manière générale.
Marie-Odile Radom
Acte2 Galerie
41 rue d’Artois
75008 Paris
00 33 (0) 1 42 89 50 05
www.acte2photo.com
1 comment
Une expo TERRRRRRIBLE !
A aller voir d’urgence. Pour mieux se remettre en question.
bravo
Pat
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