Prenons le temps de regarder cette chaussure et de l’appréhender ensemble à travers quelques questions (extraites des « 46 FAÇONS DE REGARDER UNE CHAUSSURE »).
Quelle odeur a votre chaussure ? Quelle odeur pourrait-elle avoir?
Elle n’a aucune odeur.
Quel goût pourrait-elle avoir?
Elle n’a aucun goût.
Comment la décririez-vous au toucher?
Un toucher lisse et poli quoique un peu spongieux sous le doigt.
Quels sons entendez-vous lorsque vous la touchez?
Un bruit très sourd, un brin tapageur.
Décrivez sa forme, sa couleur et son décor.
Une forme complètement asymétrique. Une couleur « miroir ». Un décor : le mien.
Pouvez-vous en écrire une description qui aiderait quelqu’un n’ayant jamais vu de chaussure à comprendre ce dont il s’agit?
« T’as déjà vu un bottillon ? Ben, c’est un peu ça, version futuriste, avec miroirs aménagés de tous les côtés, avec effets d’optique et réactions caméléon… Tu vois toujours pas ? »
En quoi le matériau constituant la chaussure détermine-t-il sa forme, sa méthode de construction et sa fonction?
Le miroir (couche métallique fine + plaque de verre) …
Euh je comprends pas la question…
Mais haut perchée sur mes bottillons, les surfaces « miroir » me permettent d’observer le monde autour de moi, d’assortir mes chaussures à mes tenues (accessoirement aussi de regarder sous ma jupe)… et sitôt enlevés je peux même me refaire une beauté par son intermédiaire !!!
À quoi sert le décor de la chaussure?
A savoir où je suis, et avec qui je suis (GPS actor).
Ce matériau est-il une ressource renouvelable?
« Le verre, s’il est bien trié (Tri sélectif) peut se recycler indéfiniment sans perdre ses qualités. » (Merci Wikipedia).
En quoi l’apparence de cette chaussure pourrait-elle changer si un autre matériau (bois, céramique, métal ou papier) avait été utilisé dans sa confection?
Des bottillons en papier, c’est pas franchement l’idéal, avec le temps qu’il fait à Paris en ce moment.
En observant cette chaussure, comment peut-on en apprendre davantage sur la façon dont elle a été fabriquée?
Elle a du être réalisée par une grande barge (NDLR : CHAVES ANDREIA).
Cette chaussure est-elle fonctionnelle et bien conçue?
Avec, je suis quelqu’un entre MacGyver et Jarod.
Portez-vous souvent ces chaussures?
A chacun de mes pas.
À quoi pourraient bien ressembler les chaussures du futur?
A mes bottillons, en beaucoup moins réussis.
Comment cette chaussure se ferme-t-elle? À l’aide de lacets, de Velcro, ou d’autre chose?
Pas de fermeture, on glisse son pied dans la chaussure, et c’est parti.
Qui a payé pour ces chaussures, et comment?
Mon Amex, et je ne sais toujours pas comment.
Pourquoi avez-vous choisi de porter ces chaussures?
Elles se sont imposées à moi.
En quoi cette chaussure nous renseigne-t-elle quant à qui vous êtes : vos activités quotidiennes, votre style, votre attitude?
Je crois que je suis au top.
En quoi cette chaussure nous renseigne-t-elle sur la société dans laquelle nous vivons?
Les gens ne me regardent plus dans les yeux.
Quelle est la longévité de ces chaussures?
« Le verre, s’il est bien trié (Tri sélectif) peut se recycler indéfiniment sans perdre ses qualités. » (Merci Wikipedia) : longévité infinie.
Qu’arrive-t-il à ces chaussures lorsqu’elles sont trop usées pour être portées?
« Le verre, s’il est bien trié (Tri sélectif) peut se recycler indéfiniment sans perdre ses qualités. » (Merci Wikipedia).
Maintenant, imaginez que vous êtes une chaussure et décrivez votre vie par écrit.
Ma vie, non, mais plutôt celle de CHAVES ANDREIA.
CHAVES ANDREIA est à la fois créatrice de chaussures et d’accessoires et designer graphique. Elle explique et présente son travail artistique (et presque algébrique) par son expérience de vie à Sao Paulo, « métropole chaotique », où elle a pu observer des réalités contrastées et fixer dans son esprit de multiples entrées visuelles. Sa recherche constante de formes, de matériaux singuliers, de textures, et d’effets optiques ne sont que la suite logique de ce « plein les yeux ». Le reste de son œuvre, sa vie et tout le reste, sont à découvrir illico.
Elisa Palmer