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Matthieu Tribes, Rencontre avec un jeune réalisateur

by Marie Odile Radom
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Matthieu Tribes par Allain Clement

Matthieu Tribes par Allain Clement

Précédé par un teaser de toute beauté sur une musique de Muse et bénéficiant d’un casting cinq étoiles, Cas [ID] {prononcez caïd}, le premier court-métrage du jeune Matthieu Tribes,  a été projeté en avant-première le mercredi 18 février 2009 à l’Elysées Biarritz Paris 8ème. Ce court-métrage aborde une tranche de vie d’un caïd sortant de prison après vingt ans. Le réalisateur nous emmène alors dans les méandres de son esprit où le réel et l’imaginaire se confondent.

 Matthieu Tribes, jeune acteur français, a débuté dans une émission jeunesse en 1987. Puis, il a rapidement enchaîné les films et séries télé populaires telles que « Léa Parker ». Dernièrement, il est devenu l’égérie du parfum Fuel for Life de Diesel.

 Cette avant-première a d’abord été un succès tant par le nombre d’invités (ayant nécessité trois projections successives) que par le retour enthousiaste du public sur ce cinéma de genre peu présent dans le cinéma français actuel.

Démonstration du savoir-faire du jeune réalisateur, ce court-métrage est également un beau cadeau d’un homme qui marche dans les pas de son père et permet à Jean-Louis Tribes de nous montrer toute l’étendue de son jeu d’acteur.

Matthieu Tribes a ainsi proposé à son père un rôle intense et s’est même offert le luxe d’être le pendant de son père jeune, renvoyant par là au propre court-métrage de Jean-Louis Tribes où il jouait déjà ce rôle.

Contraint par le format de sa réalisation, Matthieu Tribes a pu faire le type de réalisation qu’il apprécie. Il a fait de ce court-métrage une véritable vitrine de sa technique et de son talent en devenir dans un cinéma de genre peu prisé en France.

Maîtrisant les ralentis, les travellings, la photo avec une certaine efficience dans les choix musicaux, le réalisateur nous livre une œuvre intense qui propose des partitions inattendues à Mylène Jampanoï et à Samy Nacéri et nous fait découvrir Gianni Giardellini, acteur à suivre.

A l’occasion du pot organisé par Alcaline-Productions, Matthieu Tribes a accepté de répondre à quelques questions en compagnie de Benjamin Maurice, l’un des producteurs du film. Deux amis qui prennent plaisir à parler de leur formidable aventure.

 

Parlez-moi de la génèse du film.

M.T. : Il m’a fallut quatre ans pour faire Cas [ID]. Je suis allé démarcher plusieurs organismes tels que le CNC, je suis allé demander des aides régionales. A chaque fois la même réponse : le scénario ne convenait pas, il ne correspondait pas au type de cinéma français qu’il finançait.

J’ai alors essayé de monter un groupe sur Facebook – Aidez-moi à financer mon film- où on demandait une participation de 1 € symbolique par personne. Mais nous n’avons pu récolter que 700 €, pas suffisamment pour monter le projet.

Et puis j’ai rencontré Benjamin Maurice. Nous sommes devenus amis. Il a mis l’argent sur la table et c’est ainsi qu’on a pu avoir ce beau casting et de très bons techniciens.

 

On sent quelques influences cinématographiques dans la réalisation. Quelles sont-elles ?

B.M. : Matthieu est clairement influencé par le cinéma coréen et notamment par Park Chan-Wook, le réalisateur de « Old Boy ». On peut aussi retrouver quelques influences de Quentin Tarantino dans la complaisance pour la violence. Mais c’est une violence fantasmée, on ne peut pas y croire.  Matthieu a effectué un gros travail de détails sur chaque scène.

 

Une séquence m’a marqué : celle en noir et blanc de la femme fumant une cigarette. Elle m’a fait pensé à l’affiche du film « Le Dahlia Noir ». C’est par ailleurs un passage très bien réalisé où vous jouez le rôle de votre père jeune.

M.T. : Mais c’est d’abord un hommage au film « Sin City » et à son réalisateur Robert Rodriguez.

 

Ah oui, effectivement. Et comment s’est passé le tournage ?

M.T : La direction d’acteurs a été grandement facilitée par l’ambiance très familiale et la proximité avec mon père. Il y avait une véritable symbiose entre toute l’équipe. Le tournage était parfait, nous n’avons eu aucun retard à déplorer. Il se dégageait une véritable énergie de tout le monde. Et nous avons eu la chance d’avoir une vraie équipe composée de très bons professionnels pour un film auto-produit de A à Z.
On ressent par ailleurs beaucoup d’amour filial dans cette réalisation.

Qaunt à Mylène Jampanoï, je ne m’attendais pas à la voir se battre de cette manière mais ça le fait, comme quoi, une nouvelle voie peut-être. Vous avez fait attention à la chorégraphie des scènes de combat. Revenons maintenant sur votre parcours.

M.T : J’ai fait quinze ans de conservatoire et je joue de la batterie. J’ai d’ailleurs fait les deux dernières chansons de la bande originale du film.

J’ai commencé principalement dans des séries télé [Lea Parker..]. Ca a plutôt bien marché donc j’ai continué car ça me permettait de vivre. Mais je n’ai pas pu échapppé par la suite à l’étiquette série télé, un peu handicapante dans le métier pour aborder le cinéma.

 

Qu’est-ce que ça fait de diriger son propre père ?

 M.T. : C’est très facile en soi, c’est d’abord un excellent comédien. Il a vingt ans de métier. Et puis quand on dirige son père, il y a des choses qui se font naturellement par un simple regard.

 Mais on sent que d’une manière générale, vous aimez vos acteurs. C’est agréable de voir un réalisateur qui aime ses acteurs, ça se ressent toujours dans l’œuvre. D’ailleurs, vous avez dirigé Samy Nacéri, réputé difficile.

M.T. : Oui, d’ailleurs j’aimerais rétablir une vérité car on ne dit pas assez de choses positives sur lui.

Ca a été pour moi une bonne chose de le diriger et une très bonne expérience. C’est vraiment une belle personne et il est vraiment très agréable, ponctuel, drôle.

 

 Alors maintenant vers quoi allez-vous vous dirigez la réalisation, le métier d’acteur ?

M.T. : Je vais continuer à fond dans la réalisation.

Mais j’ai également un nouvel agent, David Vatinet, pour les castings. Et depuis, j’ai le loisir de pouvoir choisir les castings qui me plaisent.

Je prévois de faire mon premier long-métrage qui est en cours d’écriture.

Ce court-métrage, au-delà du scénario est fondamentalement une carte de visite pour moi.

 

Pour terminer, j’invite les personnes à aller sur le site http://www.cas-id.com/index1.htm afin de visualiser le teaser et le making-of du film, nous permettant de retrouver un peu  l’ambiance familiale du tournage.

Ce court-métrage a par ailleurs reçu le prix du jury au festival « les Hérault du cinéma » de juin 2009 organisé au Cap d’Agde alors qu’il était présenté hors compétition.

Matthieu Tribes par VK

Matthieu Tribes par VK

Un grand réalisateur en devenir s’est confié à nous.

Marie-Odile Radom

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