Cela fait maintenant deux ans et demi que la créatrice franco-anglaise Annabel Winship pare les pieds des jeunes filles malicieuses de créations colorées et ludiques. Rencontre avec une jeune femme humble dont les collections évoquent des pochettes surprises !
Annabel, quel est votre parcours ?
Je suis diplômée de l’école Duperré en textile et en stylisme. Après mes formations, j’ai travaillé chez Stella Cadente pendant huit ans en tant que chef de studio. J’y ai acquis une bonne expérience par rapport à la gestion d’une collection, à la façon de créer un ensemble cohérent. Cette marque a une identité très prononcée ; je pense que c’est sa force.
Comment définiriez-vous votre style ?
Mes chaussures sont quasiment des classiques revisités : la derby, la petite bottine, etc. Mon plaisir c’est que lorsque l’on voit une de mes paires, on devine tout de suite que c’est une Annabel Winship. Cependant, je ne cherche pas à révolutionner la chaussure, les miennes sont simples avec juste des petits détails particuliers, tels qu’un joli arrondi ou un imprimé et de la couleur. Mais en tant que cliente je ne trouvais pas ce genre de chaussures. Quand il y a de la couleur, c’est souvent soit vraiment cheap soit des chaussures italiennes, très belles mais avec des talons très hauts, que je n’ai pas envie de porter.
Vous-mêmes, quelles chaussures portez-vous ? Quelles marques aimez-vous ?
A part mes baskets, je porte surtout mes modèles car je crée vraiment ce dont j’ai envie en tant que cliente. Parmi mes autres chaussures, il y a autant des Charles Jourdan qu’une paire que j’ai achetée dix euros à Belleville (je ne les ai par contre jamais portées, on ne peut pas marcher avec !), en passant par une marque italienne que je ne connaissais pas ou encore des Free Lance. Je n’ai pas de marque fétiche.
Comment s’est mise en place votre collaboration avec André ?
Un journaliste m’a conseillé d’appeler André, me disant que la marque cherchait souvent des créateurs pour des partenariats. Je pensais qu’ils ne seraient pas intéressés, j’ai mis trois semaines avant de me décider à appeler puis quand je l’ai fait, j’ai eu un rendez-vous dans la journée.
Le travail s’est déroulé de façon très simple. Ils m’ont laissé une très grande liberté. Ils m’ont désigné les modèles qu’ils préféraient puis je suis revenue avec mes dessins et, très vite, j’ai fait faire les prototypes.
Où est basée la production ?
Mes modèles sont fabriquées en Espagne, à Elda, une ville très connue pour la chaussure. De nombreuses marques, dont Pedro Garcia et Maloles, font fabriquer leurs modèles là-bas.
Quelle est l’inspiration de la collection printemps/été 2010 ?
Je me suis inspirée de l’idée de la wonderwoman et en même temps des pin-up des années cinquante. J’ai intégré à la collection la peau de bête mais dans un esprit ludique, sans l’aspect vulgaire.
www.annabelwinship.com
D’autres infos sur http://www.ykone.com/fr/marques/article/andre
Disponible aux Galeries Lafayette et sur www.sarenza.com.
Isabelle Huber